Au cœur de tout système de climatisation se trouve un élément fondamental mais souvent méconnu : l'unité extérieure.
Cet appareil, que vous avez probablement déjà repéré sur les façades ou dans les jardins, joue un rôle crucial dans votre confort thermique.
Découvrons ensemble ce qu'est exactement une unité extérieure de climatiseur, comment elle fonctionne et comment en tirer le meilleur parti.
Comment fonctionne une unité extérieure d'un climatiseur ?
L'unité extérieure représente la partie visible de votre système de climatisation qui est installée, comme son nom l'indique, à l'extérieur de votre habitation. Elle travaille en tandem avec l'unité intérieure pour créer ce cycle de rafraîchissement qui nous est si précieux pendant les canicules.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, un climatiseur ne fabrique pas de l'air froid. Son principe de fonctionnement est plutôt celui d'un transfert de chaleur : il capture la chaleur présente dans votre intérieur pour la rejeter dehors, et c'est précisément le rôle de l'unité extérieure.
Dans ce processus , l'unité extérieure abrite plusieurs composants essentiels :
- Le compresseur : véritable cœur du système, il met sous pression le fluide frigorigène, ce qui élève sa température
- Le condenseur : un échangeur thermique où le fluide frigorigène se refroidit en libérant la chaleur prélevée à l'intérieur
- Le ventilateur : il facilite l'évacuation de cette chaleur dans l'atmosphère
- La vanne d'inversion : présente sur les modèles réversibles, elle permet d'inverser le cycle pour passer du mode climatisation au mode chauffage
Le circuit fonctionne en boucle : le fluide frigorigène capte la chaleur à l'intérieur via l'unité intérieure, puis la transporte jusqu'à l'unité extérieure où elle est évacuée.
Le fluide refroidi retourne ensuite vers l'unité intérieure pour recommencer le cycle.
Comment choisir son unité extérieure ?
Choix de la puissance
Le choix de la puissance est l'élément déterminant pour assurer performance et économies d'énergie. Une puissance inadaptée entraîne soit une inefficacité, soit une surconsommation.
Pour déterminer la puissance nécessaire, plusieurs facteurs entrent en jeu :
- La surface à climatiser (comptez environ 100W par mètre carré)
- L'orientation et l'exposition de votre logement
- La qualité de l'isolation
- Le nombre d'occupants habituels
- Les sources de chaleur internes (équipements électroniques, éclairage)
Si une unité trop petite peinera à atteindre la température souhaitée, une unité surdimensionnée effectuera des cycles courts qui usent prématurément l'appareil et consomment davantage d'électricité. L'idéal est de faire réaliser un bilan thermique par un professionnel avant tout achat.
Les dimensions à prévoir
L'encombrement varie considérablement selon les modèles et la puissance. Pour vous donner une idée, voici quelques dimensions typiques :
Puissance | Largeur (cm) | Hauteur (cm) | Profondeur (cm) | Poids (kg) |
Petite puissance (< 3,5 kW) | 70-80 | 50-60 | 25-30 | 30-40 |
Moyenne puissance (3,5-5 kW) | 80-90 | 60-65 | 30-35 | 40-50 |
Grande puissance (5-7 kW) | 90-100 | 65-75 | 35-40 | 50-70 |
Très grande puissance (> 7 kW) | Plus de 100 | Plus de 75 | Plus de 40 | Plus de 70 |
Le marché des fabricants : un choix diversifié
Plusieurs marques se partagent le marché français des climatiseurs, chacune avec ses particularités :
- Mitsubishi Electric et Mitsubishi Heavy Industries : réputées pour leur fiabilité exceptionnelle et leurs technologies avancées, ces marques japonaises proposent des appareils performants mais généralement à un prix plus élevé.
- Atlantic Fujitsu : née d'un partenariat entre le français Atlantic et le japonais Fujitsu, cette gamme offre un excellent rapport qualité-prix et des systèmes bien adaptés au climat européen.
- Toshiba : reconnue pour ses performances énergétiques supérieures et son fonctionnement particulièrement silencieux.
- Daikin : considérée comme pionnière dans l'innovation, cette marque propose des solutions durables avec d'excellentes performances.
Le prix d'une unité extérieure varie considérablement selon la marque, la puissance et les fonctionnalités, allant généralement de 500€ à plus de 2000€, sans compter l'installation.
Installation et emplacement : les bonnes pratiques
Où placer l'unité extérieure pour des performances optimales ?
L'emplacement idéal répond à plusieurs critères fondamentaux :
- L'accessibilité : votre unité doit être facilement accessible pour l'entretien régulier et d'éventuelles réparations.
- La circulation d'air : prévoyez un espace dégagé d'au moins 30 cm autour de l'appareil pour permettre une bonne évacuation de la chaleur.
- La protection relative : l'unité doit être à l'abri des intempéries extrêmes (grêle, neige abondante) sans être totalement enfermée, ce qui nuirait à son fonctionnement.
- La distance avec l'unité intérieure : bien que variable selon les modèles, cette distance ne doit idéalement pas excéder 15 à 20 mètres pour les installations résidentielles.
- L'impact sonore : pensez à vos voisins et évitez de placer l'unité près de leur chambre à coucher ou terrasse.
Quant à l'exposition au soleil, c'est un sujet qui fait débat. Contrairement à certaines idées reçues, une unité extérieure est conçue pour fonctionner dans diverses conditions climatiques. Si une exposition directe au soleil de midi peut légèrement réduire l'efficacité (de 5 à 10%), l'essentiel reste d'assurer une bonne circulation d'air autour de l'appareil. Un emplacement mi-ombragé représente généralement un bon compromis.
Pour les installations multiples, prévoyez un espacement d'au moins 60 cm entre deux unités extérieures afin d'éviter les interférences thermiques et faciliter la maintenance.
L'installation : une affaire de professionnels
L'installation d'une unité extérieure n'est pas un projet de bricolage du dimanche pour plusieurs raisons importantes :
- La manipulation du fluide frigorigène est strictement réglementée et nécessite une certification professionnelle.
- Les raccordements électriques doivent respecter des normes de sécurité précises.
- La pose des liaisons frigorifiques exige précision et étanchéité parfaite.
L'installation professionnelle se déroule généralement en plusieurs étapes :
- Fixation des supports au mur ou au sol
- Positionnement et fixation de l'unité extérieure
- Raccordement des liaisons frigorigènes entre unités intérieure et extérieure
- Tirage au vide pour éliminer air et humidité du circuit
- Test d'étanchéité du système
- Raccordement électrique conforme aux normes
- Mise en service et tests de fonctionnement
Les aspects réglementaires à connaître
En France, l'installation d'une unité extérieure de climatiseur est soumise à plusieurs règles qu'il est important de connaître :
- Une déclaration préalable de travaux est généralement obligatoire si l'unité est visible depuis l'espace public.
- L'autorisation de la copropriété est indispensable en immeuble collectif ou en lotissement avec règlement.
- Les normes sonores doivent être respectées : le bruit généré ne doit pas dépasser 5 décibels au-dessus du niveau sonore ambiant.
- Pour les installations sur balcon, vérifiez la capacité portante de la structure et prévoyez un système d'évacuation des condensats.
A noter : Le non-respect de ces règles peut entraîner des amendes ou même l'obligation de démonter l'installation, d'où l'importance de bien se renseigner avant de procéder.
Entretien et dépannage : prolonger la durée de vie de votre équipement
Comme tout équipement technique, votre unité extérieure nécessite un entretien régulier pour fonctionner de manière optimale et durer dans le temps :
- Nettoyez les ailettes du condenseur deux à trois fois par an, en utilisant un nettoyeur à pression modérée ou un produit spécifique.
- Vérifiez les fixations après chaque épisode venteux important pour prévenir les vibrations excessives.
- Contrôlez périodiquement les raccordements pour détecter d'éventuelles fuites.
- Dégagez régulièrement les obstacles comme les feuilles mortes, débris ou végétation envahissante.
Le nettoyage de l'unité extérieure s'effectue en quelques étapes simples :
- Coupez l'alimentation électrique pour des raisons de sécurité.
- Retirez avec précaution les feuilles et débris accumulés à l'aide d'une brosse souple.
- Nettoyez les ailettes avec un produit dégraissant spécifique, en veillant à ne pas les déformer.
- Rincez délicatement à l'eau sans utiliser de pression excessive.
- Laissez sécher complètement avant de remettre en marche.
En hiver, si vous n'utilisez pas votre climatiseur en mode chauffage, quelques précautions s'imposent :
- Ne couvrez jamais hermétiquement l'unité car cela favoriserait la condensation interne.
- Optez plutôt pour une housse respirante spécifiquement conçue pour les climatiseurs.
- Faites fonctionner votre appareil environ 15 minutes une fois par mois pour maintenir les composants en bon état.
- Effectuez un nettoyage approfondi avant une mise en veille prolongée.
Problèmes courants et solutions
Les bruits anormaux constituent l'un des problèmes les plus fréquemment rencontrés. Plusieurs causes peuvent être à l'origine de ces nuisances sonores :
- Des vibrations dues à des supports détériorés ou desserrés
- Des corps étrangers (feuilles, brindilles) piégés dans le ventilateur
- Un compresseur vieillissant présentant une usure des pièces internes
- Un déséquilibre du ventilateur causé par une déformation des pales
Pour référence, une unité moderne en bon état de fonctionnement ne devrait pas dépasser 55 à 60 décibels à un mètre de distance, soit approximativement le niveau sonore d'une conversation normale.
Si votre unité extérieure refuse de démarrer, voici quelques vérifications à effectuer avant d'appeler un technicien :
- Contrôlez l'alimentation électrique et le disjoncteur dédié
- Vérifiez les réglages de la télécommande
- Inspectez le filtre de l'unité intérieure qui, s'il est obstrué, peut provoquer l'arrêt du système
- En mode chauffage par temps froid, il peut s'agir de la protection antigel qui s'active automatiquement
Demandez l'aide d'un Chauffagiste pour choisir votre système de climatisation
Consommation électrique et impact sur la facture
La consommation électrique d'une unité extérieure dépend de plusieurs facteurs :
- Sa classe énergétique (privilégiez les modèles A+++ ou A++++)
- Sa technologie (les modèles à Inverter consomment jusqu'à 30% de moins que les modèles classiques)
- Les conditions climatiques extérieures
- La température programmée (chaque degré en moins représente environ 7% d'économie)
Pour un appareil moderne de classe énergétique élevée, vous pouvez estimer une consommation d'environ 0,7 à 1 kWh pour trois heures de fonctionnement quotidien, soit une dépense mensuelle de 20 à 30€ pendant la période estivale pour une pièce de taille moyenne.
Durée de vie et retour sur investissement
Avec un entretien régulier et approprié, vous pouvez espérer une durée de vie de :
- 10 à 12 ans pour les modèles d'entrée de gamme
- 15 à 20 ans pour les modèles premium de grandes marques
Cette longévité dépend de plusieurs facteurs :
- La qualité de l'installation initiale
- La régularité et la qualité de l'entretien
- Les conditions climatiques locales
- L'intensité d'utilisation
Intégration esthétique : concilier efficacité et design
L'aspect visuel d'une unité extérieure peut parfois poser problème, notamment dans les environnements résidentiels où l'esthétique compte. Heureusement, plusieurs solutions existent pour camoufler ces appareils tout en préservant leur bon fonctionnement :
- Les cache-climatiseurs en bois : alliant naturel et design, ils s'intègrent harmonieusement aux extérieurs
- Les écrans végétaux : des plantes grimpantes sur un treillage placé à distance raisonnable permettent de dissimuler l'unité
- Les claustras décoratifs : ils combinent fonction d'écran visuel et design contemporain
- Les coffrages sur mesure : pour une intégration parfaite à l'architecture de votre façade
Quelle que soit la solution choisie, n'oubliez jamais de maintenir une circulation d'air suffisante : jamais moins de 50% d'ouverture sur les côtés de l'habillage.